Cazelle du Lac de Lacam
La singularité de cette caselle réside dans la proximité du lac de Saint-Namphaise qui reflète magnifiquement cette belle construction en pierre sèche.
Le site du Lac de Lacam
Il s’agit sans doute du site rural le plus photographié du Quercy tant il est emblématique des paysages du Causse. Il marie deux éléments : l’eau et la pierre, l’un trop rare et l’autre trop abondant.
Les agriculteurs pour rendre leur champ cultivable devaient d’abord l’épierrer, travail fastidieux, réservé en priorité aux enfants dont la petite taille leur permettait de se courber avec moins de fatigue ! Les pierres ainsi récupérées servaient d’abord à borner les parcelles par des murs, puis à construire une cazelle, qui servait d’abri pour le bétail.
Sur les plateaux quercynois arides, comme le Causse de Gramat, l'eau fut souvent un souci constant. Aucun effort n'était ménagé pour la capturer avant sa fuite dans les profondeurs... Chaque habitation avait sa citerne alimentée par le ruissellement des toitures. Dans les pâturages les plus éloignés, de grands bassins creusés dans les affleurements rocheux compacts, recueillaient la pluie pour abreuver le bétail.
La légende attribue ces « lacs » à Saint-Namphaise : en effet, cet officier de Charlemagne, devenu ermite de la forêt de la Braunhie se serait dévoué à cette tâche afin d'adoucir la vie des bergers et des brebis en saison de sécheresse, et fait creuser les rochers dans les rares endroits où l'eau de pluie n'est pas « avalée » par le sol poreux. L’église de Livernon comme le lac de Lacam sont placés sous sa protection. Son tombeau, conservé à Caniac-du-Causse, fut le but d'un pèlerinage dès le Moyen Age. On venait y évoquer le Saint pour la guérison du« mal caduc », l'épilepsie.
Au temps passé, la lessive ou « bugada » était un petit événement familial. On la faisait deux ou trois fois par an. La technique était la suivante : on entassait le linge dans une cuve de pierre munie d’un trou de vidange à la base. Dans un grand chaudron, on portait presque à ébullition un mélange d’eau et de cendres de bois ; ce produit était versé sur le linge, recueilli par le trou de vidange, remis à chauffer et versé à nouveau sur le linge et ainsi de suite. Pour le rinçage, on allait au lac de Lacam. Compte tenu de son volume d’eau, l’eau devait être trouble dès le premier rinçage ! Le linge était ensuite étendu sur l’herbe dont le dégagement d’oxygène contribuait à le blanchir, ce qui était nécessaire car il sortait plutôt gris de la cuve. Cette manière de faire disparut dans les années 20 avec l’apparition des premières lessiveuses métalliques.
*la cam désigne en occitan une étendue rocheuse et nue.